Éco-anxiété : comment s’apaiser quand on se sent impuissant face au changement climatique ?
Qu’est-ce que l’éco-anxiété ?
L’éco-anxiété désigne un ensemble d’émotions telles que l’angoisse, la tristesse, la colère ou encore la culpabilité liées à la crise écologique. Il ne s’agit pas d’un trouble mental, mais d’une réponse saine face à une menace bien réelle. Cependant, lorsque cette anxiété devient chronique ou invalidante, elle peut impacter la qualité de vie : ruminations, repli, fatigue psychique, insomnies, sentiment de perte de contrôle…
L’éco-anxiété touche des personnes de tout âge, en particulier celles qui sont très informées, sensibles à la cause environnementale ou engagées dans des démarches éthiques.
"Je veux agir, mais je me sens si petit face à l’ampleur du problème."
Cette phrase revient fréquemment dans les consultations.
Une émotion révélatrice de nos valeurs
Plutôt que de la considérer comme une pathologie à faire disparaître, il est possible de voir l’éco-anxiété comme le reflet d’un attachement profond à la nature, au vivant, à la justice. C’est une boussole intérieure qui mérite d’être écoutée, mais sans se laisser déborder.
Que faire lorsque l’impuissance nous submerge ?
Voici quelques pistes d’apaisement utilisées en thérapie :
• Nommer et accueillir ce que l’on ressent
Il est essentiel de reconnaître ses émotions au lieu de les nier ou les fuir. Peur, tristesse, colère… sont légitimes. Les nommer permet déjà de les apaiser.
• Réguler l’exposition aux informations
Une surcharge d’actualités anxiogènes peut renforcer le sentiment d’urgence et d’impuissance. Il est possible de choisir quelques sources fiables, de s’autoriser à faire des pauses sans culpabilité.
• Revenir à l’action concrète, à son échelle
Même les gestes modestes ont un effet réparateur sur le plan psychologique : tri des déchets, réduction de la consommation, participation à des actions locales… Agir redonne un sentiment de cohérence.
• Se reconnecter à ses valeurs
L’ACT (Thérapie d’Acceptation et d’Engagement) invite à avancer malgré l’inconfort, en se connectant à ce qui compte profondément.
Un exemple simple utilisé en séance : l’exercice des feuilles sur la rivière, pour prendre de la distance avec ses pensées, sans chercher à les contrôler. Cela permet de ne pas se laisser envahir tout en continuant à agir.
Et si cela ne suffit pas ?
Il peut être utile de consulter un psychologue si l’éco-anxiété devient envahissante : ruminations permanentes, crises d’angoisse, retrait social, détresse émotionnelle ou culpabilité intense.
Un accompagnement psychologique permet de retrouver un équilibre entre lucidité et apaisement, et de transformer ce qui semble une impasse en moteur d’engagement durable.
Prendre soin de sa santé mentale n’est pas un luxe : c’est une condition pour continuer à vivre, aimer, créer, et contribuer. L’éco-anxiété, loin d’être une faiblesse, est souvent le signe d’une profonde conscience du monde. Apprenons à en faire une force.
Éco-anxiété : comment s’apaiser quand on se sent impuissant face au changement climatique ?
Publié le 2 juin 2025
